France : Nicolas Sarkozy este le Nouvel observateur
"Le chef
d’accusation de ’faux et usage de faux’ retenu par son avocat prévoit une peine
d’emprisonnement. Même si nous faisons confiance à la justice pour faire preuve
d’équité, cette manière de procéder suscite notre inquiétude. En plus, engager
une poursuite au pénal permet de faire convoquer le journaliste incriminé
devant la justice et éventuellement de lui demander de révéler ses sources. Ce
qui n’est pas le cas dans le cadre d’une affaire civile", a ajouté
l’organisation.
"Par
ailleurs, il n’était plus dans les usages des chefs d’Etat en exercice, depuis
une trentaine d’années au moins, de porter plainte contre des médias. Là
encore, cette affaire n’augure rien de bon pour les relations entre le pouvoir
et la presse", a indiqué Reporters sans frontières.
"Enfin,
s’il nous semble inopportun que le chef de l’Etat porte plainte contre un média,
il nous paraît tout aussi malvenu que la secrétaire d’Etat aux Droits de
l’homme, Rama Yade, interrogée sur RTL, traite les journalistes de
’charognards’. Nous espérons que ses propos ont dépassé sa pensée", a
affirmé l’organisation.
Le président
de la République, Nicolas Sarkozy, a porté plainte, par l’intermédiaire de son
avocat, Thierry Herzog, contre le site Internet du Nouvel observateur, le 7
février 2008, pour "faux et usage de faux et recel". Cette
disposition du code pénal (article 441) prévoit une peine de trois ans
d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.
Cette plainte
fait suite à la parution, sur le site nouvelobs.com d’un article intitulé
"L’obsession de Cécilia". Dans cet article, le site affirme que huit
jours avant son mariage avec Carla Bruni, Nicolas Sarkozy aurait envoyé un SMS
à Cécilia indiquant : "Si tu reviens, j’annule tout".
Cette plainte
pénale est une première pour le chef de l’Etat. En revanche, Nicolas Sarkozy a
déjà porté plainte au civil et gagné contre la compagnie aérienne Ryanair, dont
une publicité avait utilisé illégalement son image.