Que s'est-il passé ce 18 septembre ? Commandant Jean Baptiste Lingani raconte

 Les cassettes des auditions des principaux protagonistes dans cette nuit du 18 septembre commencent à circuler. Certains enregistrements ne sont pas authentiques et font l'objet de montages pour des raisons évidentes de manipulation de la vérité. Pour ce 21e anniversaire des événements du 18 septembre, nous vous donnons à lire la presque totalité de l'interview du commandant Jean Baptiste Lingani, numéro deux du Front populaire, le régime qui a succédé au Conseil national de la révolution (CNR). Nous disons la presque totalité, parce que les conditions d'enregistrement du document et probablement les montages qu'il a subi, ont altéré quelques passages. Mais nous avons eu la certitude que l'original de l'enregistrement est détenu par certains protagonistes des événements et pas forcément ceux qu'on croit.

Alors qu'est-ce qu'on peut en dire ?

Incontestablement, le malheureux Jean Baptiste Lingani est mort pour rien. Il n'a pas trahi Blaise Compaoré, il a été entraîné dans un complot ourdi à des fins précises. Sa conclusion bien candide en dit long, mais n'a pas suffi à attendrir le cœur du président : "j'ai le sentiment que c'est un montage qui a été fait sur mon dos. On m'a mis en avant pour mieux m'avoir". En lisant l'audition et en examinant la façon dont l'interrogatoire a été conduit, l'impression qui se dégage, c'est que Lingani était condamné d'avance. Il semble l'avoir compris et a cru qu'en étant le plus honnête possible, il allait attendrir le cœur " du camarade président ". C'est visiblement au même exercice que semble s'être livré Henri Zongo. A la question pourquoi contacté par le putsch, il n'a pas refusé, il a repris les mêmes arguments que Gilbert Diendéré, à savoir qu' " il n'était pas en situation de rapport de force pour s'opposer ". Quand il a vu que ses juges ne le croyaient pas, il leur a rétorqué : " pourquoi vous croyez la version de Gilbert Diéndéré qui commandait un détachement et pas la mienne qui n'avait aucune troupe?".

Quelle était la réalité du moment ?

Tout montre qu'en un an et demi de pouvoir, beaucoup de "camarades sincères" qui avaient cru de bonne foi, aux premières explications des raisons du 15 Octobre 1987 (le coup de force contre Sankara) avaient commencé à déchanter. Selon un des protagonistes, un an après l'avènement du Front populaire, par le biais de la Commission du peuple au logement (CPL), on avait recensé l'ensemble des parcelles vides de la zone du bois et on se les avait distribué entre camarades révolutionnaires. Alerté par un de ses conseillers, Blaise Compaoré aurait ordonné l'annulation de la mesure, "mais à contre cœur". Et puis, le président a commencé à prendre ses distances avec ses conseillers qui s'indignaient des dérives de la "Rectification". Il s'arrangeait, explique l'un d'eux, à répéter aux uns ce que les autres disaient d'eux.
L'audition de Lingani met bien en évidence ce climat délétère de la fin de l'année 1989. Les deux frères d'arme de Blaise Compaoré, Lingani et Zongo n'étaient plus en phase avec lui : "Aux réunions des instances et pendant les Conseils des ministres, ils ne disaient rien. Même s'ils n'avaient pas d'idée, je pense qu'ils pouvaient appuyer les arguments du président. Mais non", explique un ancien conseiller de cette période. C'est fort probable que c'est là que les deux ont signé leur arrêt de mort. Les événements du 18 septembre ne seraient que le dénouement programmé du divorce qui était intervenu entre Blaise Compaoré et les deux autres chefs historiques de la révolution. En lisant l'audition de Lingani et surtout sa conclusion, on reste perplexe sur les intentions réelles de Gilbert Diénderé dans cette affaire. Lisez, c'est instructif.

L'interrogatoire du commandant Lingani


Commandant, qu'est-ce que vous avez à nous dire ?

Si vous me permettez sur des faits précis.

Sur ce qui se passe ce soir, qu'est ce que vous en savez ?

Sur ce que je sais, y a un certain nombre de camarades qui sont venus me voir dans la semaine plusieurs fois. Il s'est passé pas mal de choses, comme s'il y avait une crise, un problème. Des camarades révolutionnaires, des camarades de l'ODP/MT sont venus me voir à plusieurs reprises. D'abord c'était à propos de l'émission de Issa Tiendrébéogo. Ils se sont indignés. Ils ont dit que ça ne va pas. Comment se fait-il que des organisations que nous avons admises dans le Front populaire depuis très peu aient plus le vent en poupe. Ils ont dit que si l'organisation qui semble être l'avant-garde, c'est-à-dire l'ODPMT, laisse l'émission se passer, ça donnait l'impression de l'ouverture d'une campagne électorale et que eux ils n'admettaient pas ça. C'est ce que les Sédogo Laurent étaient venus me dire.

Quels sont ceux qui sont venus vous contacter ?

Y'a d'abord Sédogo Laurent dans mon bureau. Il a proposé une réunion extraordinaire du bureau politique de l'ODP/MT. Je lui ai fait savoir que les patrons de l'ODP/MT ne sont pas là. Le camarade président n'est pas là. Surtout celui qui faisait fonction de secrétaire général, c'est-à-dire Clément Ouédraogo n'est pas là. Comment vous voulez convoquer une réunion. On a l'impression qu'il y a une crise. Il dit non que c'est statutaire, que même s'ils ne sont pas là, eux ils sont habilités à se réunir. Il a dit qu'ils vont se réunir et qu'ils ne demandent pas à ce que je sois présent. Eux ils vont se réunir pour traiter du cas de ces gens, c'est-à-dire Issa Tiendrébéogo, de son émission et autres. Et ils sont partis faire la réunion. Ce qui a abouti à ce que vous savez, c'est-à-dire l'interdiction de l'émission de Issa Tiendrébéogo.
A l'issue de ça, il y a Alain Wilma qui m'a téléphoné que Hermann Yaméogo a dit qu'un coup se prépare contre le camarade président quand il sera de retour. Que ce sont des militaires de la garde présidentielle originaires de Koudougou qui seraient allés dire à Hermann. Herman Yaméogo serait allé dire aux policiers. Ceux-ci ont saisi Alain Wilma. J'ai dit que je ne suis pas au courant et je lui ai dit d'enquêter voir. C'est là qu'il m'a dit qu'il a saisi Yacinthe au Conseil de l'entente et lui-même mettra un dispositif en place pour vérifier tout cela. A l'issue de ça, le même Sédogo Laurent était venu me voir avec la même information dans mon bureau en proposant la réunion de la commission de contrôle du comité exécutif dans le Front populaire dont il est le secrétaire général. Il a dit que cela relève de ses attributions. Lorsqu'il y a un problème comme cela, il faut qu'il se saisisse de ça pour vérifier. J'ai dit d'accord, il faut toujours vérifier. C'est là qu'il a convoqué une réunion à laquelle étaient présents le capitaine Gilbert Diendéré, Herman Yaméogo pour vérifier cette information.

Je ne connais pas les autres participants. Il est revenu me dire qu'Hermann a dit que c'est faux. Hermann a dit simplement qu'il y a un gendarme membre de son organisation qui serait venu lui dire qu'on a commencé à identifier son domicile, de Issa Tiendrébéogo etc. C'est cela qui les inquiète, sinon qu'il n'a pas parlé de coup d'Etat ; Il a démenti l'information. Par la suite, il semble qu'il n'a pas tout dit. Certains éléments, il avait gardé ça pour lui.

C'était à peu près à quelle date ?

Cette information là ?

Oui
On ne peut pas facilement reconstituer les dates.

Une semaine, deux semaines...

Non non. Tout cela c'est en l'absence du camarade président, tout près.

Continue

C'est en l'absence du camarade président que toutes ces choses se sont développées.
Par la suite, j'ai reçu à domicile le camarade Salif Diallo, directeur du cabinet du camarade président. Il est venu me dire que ça ne va pas et que le camarade président va venir apprécier toutes ces choses etc. Ensuite Clément Ouédraogo est venu me voir également à domicile. Il a dit qu'il est venu me faire un compte rendu de mission. C'est lui qui est parti nous représenter au sommet des non alignés à Belgrade. Il a téléphoné pour venir m'expliquer ce qui s'est passé au sommet des non alignés. Il en a profité pour parler des autres organisations. Il a dit que ça ne va pas. Je lui ai dit : soyons patients. Il a proposé une réunion extraordinaire du bureau politique de l'ODP/MT. Je lui dis, de mon point de vue, quand le camarade président n'est pas là et qu'on multiplie réunion sur réunion extraordinaire des instances politiques, cela donne l'impression qu'il y a une crise. On est tombé d'accord et ils n'ont pas fait cette deuxième réunion extraordinaire. Mais il a estimé qu'il fallait qu'ils se réunissent pour apprécier cette situation nationale parce que ça ne va pas.
Ensuite, il y a eu l'affaire des cassettes. Je crois que c'est le plus gros morceau. Il y a eu le commandant de la gendarmerie qui a écouté des conversations téléphoniques à plusieurs reprises entre Issa Tiendrébéogo, Alain Wilma et d'autres gens où il ressort clairement qu'il y a une crise dans le pays et que ça ne va pas. L'ODP/MT, les révolutionnaires, ce sont des voyous. Que ce sont des détourneurs, chacun construit une villa et qu'ils sont tous mouillés dans l'histoire des parcelles. Tous les ministres du gouvernement actuel sont pourris. Ils sont dans des pots de vins. Il a cité des noms.

Lesquels ?

Il a parlé d'Henri Zongo qui ne cesse de demander des exonérations fiscales qui ne sont que des moyens de détournements. C'est ainsi qu'il y a 13 milliards d'exonérations dans le budget. Il a parlé de Prosper Vokouma qui est entrain de se bâtir un château. Apparemment, il n'a versé aucun rond etc. Il a parlé de bien d'autres personnes comme ça. De toutes les façons, les cassettes sont là, vous pouvez les écouter et vous verrez ce qui a été dit dedans. Il a recommandé que face à cette situation, il pense qu'il faut abattre quelque uns d'entre nous. Il y a eu des choses qui ont été dites.

Qui a dit ?

Issa Tiendrébeogo

Je dis bien qu'il faut abattre quelques uns d'entres nous avant l'arrivée du camarade président. C'est dit dans les cassettes. Le commandant de la gendarmerie a réuni Clément Ouédraogo, les capitaines Yé Bognessan, Sédogo Laurent, le petit frère du président, François Compaoré et également Salif Diallo, le directeur de cabinet du camarade président pour écouter toutes ces cassettes. Moi je n'étais pas présent. Il leur a fait écouter avant de m'informer. Il parait qu'il avait tous attrapé la tête. C'est à l'issue de ça que le commandant de la gendarmerie est venu me faire écouter les cassettes dans mon bureau dernier. Je n'ai pas eu le temps de les écouter toutes parce que c'est long. J'ai écouté l'essentiel.

Quand les gens ont écouté, ils ont défilé dans mon bureau pour me dire que ça ne va pas. Salif Diallo est revenu dans mon bureau pour me parler des cassettes et pourquoi on l'accuse. Il dit qu'il y a une crise dans le pays et qu'il attend le retour du camarade président. Il ne peut plus travailler avec Issa Tiendrébeogo. Le camarade président aura à choisir. Lui, il ne peut plus travailler à la présidence. Il a dit beaucoup de choses. Je l'ai calmé et je lui ai demandé d'attendre le retour du camarade président qui viendra apprécier cette situation. Clément Ouédraogo est revenu me voir sur ce sujet pour me dire beaucoup de choses. Ainsi de suite, tous ont défilé comme cela dans mon bureau. Finalement, tout cela a paru comme s'il y avait crise, comme si la révolution était en danger et que le pays allait basculer dans un autre courant politique autre que le courant révolutionnaire. Ils ont parlé du GDP, MDP etc ; Toutes ces organisations qui ont le vent en poupe au détriment de l'ODP/MT. Une situation qu'ils n'apprécient pas. C'est à peine si tous ces camarades n'ont pas fait de suggestions indirectes pour résoudre la crise. Dans tous les cas, chacun se disait que les choses ne pouvaient pas continuer comme ça. Ils avaient l'impression qu'on les a roulés. Voici la situation telle qu'elle s'est présentée.

Quand Henri Zongo est revenu de son voyage, il m'a rencontré ce week-end et on a évoqué toutes ces choses. Auparavant à deux reprises, j'en avais parlé à Diendéré. Je lui ai dit que la façon dont les camarades se mobilisent et la façon dont ils analysent la situation, ils sont surpris, choqués etc. L'évolution de la situation n'est pas bonne et je lui ai demandé de réfléchir à ce sujet. Malgré tout, la situation a continué avec la pression des camarades révolutionnaires. J'ai encore appelé le camarade Diendéré et je lui ai dit, si on pense vraiment qu'il y a crise, y a peut-être lieu d'envisager l'arrestation du camarade président quand il sera de retour. Je lui ai dit ça. Moi je lui ai dit ça. Je lui ai demandé quand le camarade président reviendra. Il a dit qu'il ne sait pas. C'est aujourd'hui d'ailleurs qu'on a eu ces précisions. Je lui ai dit que même si on devait arrêter le camarade président parce qu'il y a problème, il faut l'arrêter vivant et il va s'expliquer devant les révolutionnaires. Vous pouvez le vérifier avec lui. Je n'ai pas menti.
C'est cela qui a abouti à la situation d'aujourd'hui où moi j'étais dans mon bureau avec le capitaine Koundaba que j'ai convoqué et je lui ai tout expliqué. J'ai donné des conduites à tenir au cas où les choses se passeraient mal. Auparavant, Henri Zongo était venu me voir ce soir même. C'est au moment où j'étais entrain d'expliquer cette situation au capitaine Koundaba que les éléments sont venus me dire que c'est moi qu'on voulait arrêter. C'est en ce moment que nous sommes sortis.
Voilà ce qui s'est passé.

Est-ce que vous avez appelé le capitaine Zongo ?

Je lui ai dit la même chose que ce que j'ai dit au capitaine Diendéré.

C'est-à-dire arrêter la camarade président?

Oui c'est ça.

Il était d'accord pour le principe ?

Bien sûr. Diendéré était aussi d'accord.

Une fois le président arrêté et la crise se dénoue comment, vous comptez le réhabiliter ? Vous pensez qu'avec la situation politique actuelle, il est possible de le réhabiliter ou la décision allait être prise après l'arrestation du président ?

C'est une question à laquelle on n'a pas eu le temps de réfléchir. C'est une situation qui a évolué en quelques jours. C'est dans cette semaine. Auparavant, il n'y a jamais eu l'idée de préparation d'un coup d'Etat contre le camarade président. Il n'y a jamais eu ces choses. Bien au contraire. Vous savez tout est allé très vite. Je dis bien que c'est sur la pression des camarades révolutionnaires ; On n'a pas eu le temps de discuter.

Les documents que vous avez en poche, de quoi il était question ?

Front populaire dissous, organisations membres dissoutes, gouvernement dissous, le nom CRP, couvre feu de 19h à 6h, gouvernement dissous, frontières fermées, accords internationaux maintenus, surveillance renforcée. C'est moi qui ai fait ces papiers. C'est justement de toutes ces éventualités que nous avons parlé dans mon bureau avec le capitaine Zongo Henri et après, avec Koundaba.

Y avait une déclaration qui était en préparation, quand vous avez appelé le capitaine c'est pour qu'il envoie des messages. Vous vous rappelez ?

J'ai dit au cas où les choses se déroulaient comme on l'avait prévu, il faut mettre toutes les unités en alerte.

Qu'est-ce que vous comptiez dire dans votre déclaration ?

Nous n'avons pas rédigé.

Au cas où la tentative échouait, qui est-ce que vous avez contacté en plus pour vous appuyer ?

Je n'ai contacté personne, ni sur le plan militaire, ni sur le plan politique.

Au cas où vous arrivez à arrêter le président, vous avez une déclaration pour la lire à la radio ou vous avez une autre station quelque part ?

J'avais confié toutes ces missions à Diendéré.

Au cas où il y avait résistance à la radio, qu'est-ce que la police devrait faire ?

J'avais tout confié au capitaine Diendéré

Qu'est-ce que la police ou la gendarmerie devrait faire au cas où il y avait problème au niveau de l'arrestation ? Vous avez contacté le commandant Palm ?

Non non, il n'a jamais été contacté. Je ne vais pas mentir sur son nom. Il est venu me voir parler de cette situation. Je ne lui ai pas donné de consignes particulières. Il n'est pas au courant. Cette éventualité que nous avons envisagée, nous étions trois. Les capitaines Zongo Henri, Diendéré et moi.

Qu'est-ce que vous avez d'autres à nous dire ?

Je n'ai rien de particulier à ajouter sauf que c'est dommage. J'ai cru en la sincérité de tous ces camarades qui sont venus me contacter, présenter la situation comme s'il y avait une crise. Une crise qui nécessitait que nous prenions notre responsabilité. C'est peut-être là que j'ai été naïf de m'ouvrir à des camarades que je croyais sincères comme les capitaines Gilbert Diendéré et Zongo Henri. Je n'avais pas d'autres intentions.

Je vous remercie

Je voulais dire de bien retenir que j'ai le sentiment que c'est un montage qui a été fait sur mon dos. C'est très important.
On m'a mis en avant pour m'avoir mieux. Des camarades sont venus me voir pour me dire qu'il y a crise etc.

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Capitaine Gningnin

Faut parler, qu'est-ce que tu sais ?

Moi capitaine Gningnin, je vais dire tout ce que je sais. L'histoire a commencé, il y a à peu près une semaine, le commandant m'a dit que Wilma lui a d'abord téléphoné et ensuite transmis une fiche de renseignement pour dire qu'Hermann Yaméogo a saisi ses deux agents de police à Koudougou.

Qui ?

Non, je ne connais pas leurs noms puisque je n'ai pas vu la fiche. Hermann dit de prévenir le directeur de la police nationale qu'il y a un coup en préparation. Il dit qu'il tient l'information de deux éléments de la sécurité présidentielle originaires de Koudougou. Il a proposé qu'on demande au président d'atterrir d'abord à Lomé et se renseigner sur la situation avant de rentrer. C'est ce que le commandant m'a dit. Il m'a donc dit que dans ce cas, d'être extrêmement vigilant, parce que la vie politique dans ces deux jours est bizarre. La situation a continué comme cela, jusqu'à aujourd'hui où toute la journée c'était le calme. Le soir, quand on est arrivé au bureau, le capitaine Diendéré était sur place au haut commandement. Le commandant est rentré directement voir le capitaine Diendéré. Les éléments du capitaine Diendéré peuvent témoigner. On est ressorti du bureau du capitaine Diendéré pour rejoindre le bureau du commandant. En quittant son bureau, il m'a encore rappelé d'être vigilant. Il faut être extrêmement vigilant ce soir car on ne sait jamais ce qui peut arriver. Il a affirmé qu'il vient d'échanger avec le capitaine Diendéré et il n'y a pas de problème.

C'était à quelle heure ?

Je ne me rappelle pas très bien.

Aujourd'hui ?

Oui, ce soir vers 16h.

Continuez

Le commandant a dit qu'il va m'en parler tout de suite après avoir rencontré le capitaine Zongo. C'est comme ça, moi je suis sorti et après il m'a appelé pour me remettre une enveloppe fermée pour le capitaine Zongo. Après le capitaine Zongo lui-même est venu. Mais avant, Alice Tiendrébeogo et Fatimata Legma sont venues voir le commandant. Le commandant les a raccompagnées et nous a informé qu'elles sont venues le voir pour intercéder auprès du président pour qu'il préside le meeting de l'UFB demain. Le commandant les a rassurées qu'il transmettra le message, mais il leur a demandé de s'adresser au cabinet du président. C'était devant nous tous au secrétariat.
Quand le commandant est remonté dans son bureau, peu de temps après, le capitaine Zongo Henri est arrivé. A sa suite, c'est le capitaine Koundaba qui est arrivé. Nous on était toujours au secrétariat. Le commandant est descendu avec le capitaine Zongo et il est remonté dans son bureau avec le capitaine Koundaba qui attendait au secrétariat. Après il y a un élément qui est monté appeler le sergent Guiré pour manger. C'est pendant ce temps qu'un élément a crié que nous sommes attaqués.

Vous avez apris qu'on nous attaque ?

Voilà. J'ai ouvert la porte et j'ai dit au commandant que nous sommes attaqués. Le commandant a ouvert la porte et nous avons sauté.

Vous avez sauté, donnez l'itinéraire

On est passé par la BCEAO et on a rejoint le camp Guillaume.

Vous avez trouvé qui ?

On est passé sans être remarqué et nous avons continué. On a fait un arrêt puisque le commandant était blessé. Il est resté se reposer très longtemps. C'est après que je lui ai demandé s'il n'était pas mieux qu'on signale aux autres qu'on est attaqué.

Qui ? Donnez des noms

Je ne peux pas. Les autres militaires, au camp, au Conseil etc.

Dossier réalisé par Newton Ahmed Barry



08/10/2010
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