Politique : Zeph, première sortie fructueuse !

Après son récépissé, on attendait la première manifestation publique de L'Union pour le progrès et le changement (UPC). Le 12 juin dernier, il a fait sa première sortie au Kadiogo et vraisemblablement, l'exercice est un succès. C'est vraiment pas le premier parti à faire le plein d'une salle de conférence, certes modeste, la salle de conférence du CBC, mais rarement remplie comme on l'a vu le 12 juin dernier.
Première sortie remarquée après une naissance quelque peu en catimini. Mais l'essentiel pour l'UPC est dans sa façon de s'organiser. Pour la première fois, un parti a décidé de se constituer une véritable base sociale de militants en engageant une campagne de porte à porte pour susciter les adhésions. La campagne discrète se déroulerait très bien. Les limiers de l'Etat ont déjà commencé les petites fiches de renseignement sur les agissements du parti. Certaines de ces fiches ne sont pas pour rassurer ceux d'en face qui se sont toujours cru en terrain conquis. On attend de voir la fin de cette opération pour apprécier. Mais c'est la première fois qu'un parti veut faire le compte de ses partisans réels avant de commencer à se déployer. Pour la vie politique, c'est tant mieux.
Autre chose importante, en vérité, les ressources humaines de qualité du parti sont insoupçonnées, mais sont vraiment réelles. La méthode du président, toute en discrétion, semble convenir à une élite intellectuelle et politique navrée par l'état de la nation, mais qui ne voudrait pas pour l'instant aller à la lumière. Quand on voit ce qui arrive à Ouali (lire Affaire Ouali, Le Conseil constitutionnel est-il encore crédible ? page 12), on peut dire qu'ils n'ont pas totalement tort.
Avec cette première sortie fructueuse, les positions du parti ont été clairement réaffirmées. L'UPC est résolument dans l'opposition et il est contre la révision de l'article 37 tel qu'il est envisagé par le CDP et Blaise Compaoré. Il reste par contre une question à laquelle on voudrait voir Zéphirin Diabré répondre clairement, c'est son positionnement par rapport à la présidentielle de novembre prochain. C'est une question cruciale dans l'environnement totalement morose de la veille des élections.
Si les animateurs des sites de discussion web étaient des électeurs, incontestablement, Zéphirin Diabré allait être plébiscité au premier tour. Sur le site d'un de nos confrères, en mai dernier, à la question de savoir si l'élection présidentielle avait lieu aujourd'hui, pour qui voterez vous ? Sur 1200 sondés, 70% avait porté leur choix sur Diabré. Le président Blaise Compaoré arrivant loin derrière. Mais est-ce que ces gens là votent ? C'est là le problème de notre démocratie. Nous sommes plus de 10 millions de personnes et notre président est à chaque fois désigné par seulement un million d'entre nous. Et au regard du dernier recensement des électeurs, la situation n'est pas prête de changer.
Alors on peut comprendre la prudence du "sioux" Diabré. Le Burkinabè, comme dirait l'autre, est devenu un "vrai faut type".
Les perspectives sont en tout cas intéressantes. Après s'être constitué son fichier de militants, l'UPC devrait déployer ses actions. L'approche qui est suivie semble être celle expérimentée par Barack Obama aux Etats-Unis. L'actuel locataire de la Maison blanche a eu ce leitmotiv qui a montré son efficacité : "laissons les institutions à Bush et allons à la conquête des gens". Par les moyens modernes de communication, son équipe de campagne a fait un travail de maillage extraordinaire qui a drainé l'argent de campagne, c'était le candidat le plus riche de tous les prétendants et les voies nécessaires à son élection.
Dans la situation du Burkina, un prétendant qui arrive à se constituer une base de données, honnête d'un million de militants, peut tout faire et peut se faire élire sans coup férir à la présidentielle. Mais évidemment, cela suppose que l'intéressé se soit pris avant les inscriptions sur les listes électorales. Pour cette présidentielle, les choses sont pliées. C'est conscient de cela d'ailleurs que Blaise Compaoré peut passer ses journées devant sa piscine à Kosyam. Il sait qu'il n'a rien à craindre. Nab



01/07/2010
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