Les Burkinabè approuvent l'intervention contre les mutins à Bobo

Sur la répression des mutins à Bobo-Dioulasso, on n'a pas encore fini d'épiloguer. On savait vaguement que l'opinion burkinabè ne l'a désapprouvait pas. Le sondage effectué par INDEX/BF, une agence de sondage, avec laquelle nous avions déjà travaillé pendant la dernière présidentielle, donne un éclairage sensiblement différent. Le sondage a eu lieu ici à Ouagadougou sur un échantillon de 2000 personnes. Les personnes interrogées n'approuvent pas massivement la répression. Seulement 43,5% des sondés pensent que l'intervention contre les mutins de Bobo-Dioulasso était " bien ". 26,1% pensent qu'elle était mauvaise et beaucoup sont sans opinion ; environ 30%.

Le sondage a eu lieu du 20 au 26 juin dernier. Qu'en penser ?

Il y a une sorte d'attentisme sur l'opération. Le gouvernement ne semble pas avoir bien communiqué sur le sujet et le fait que ce soit le général Gilbert Diendéré, à la tête d'un détachement du RSP qui encadrait les gendarmes, qui a conduit cette opération aurait surpris et décontenancé. Le sondage n'a pas été réalisé sur cette question précise, mais il reste que même au sein de l'armée, le rôle joué par Gilbert Diendéré n'est pas bien accepté. A Bobo, le patron de la région n'aurait pas été associé à la conduite de l'intervention, selon des indiscrétions du " Mess " à l'occasion du retour du colonel Bonkian rentré d'un long séjour de soin à l'étranger. En tout cas, dans l'entourage de Léon Traoré, le patron de la région, ça se plaint fort.

Deuxième question du sondage: l'origine de la crise que traverse actuellement notre pays. Sur les 2000 personnes interrogées, 38,9% l'impute à la politique. 27,8% au social et 16,7% à l'économie. Là par contre, il y a comme une parfaite coïncidence avec ce qui est généralement avancé comme étant la cause des problèmes actuels de notre pays. Le problème est avant tout politique et social (66% des sondés). Il est même davantage politique que social. En terme clair, c'est une crise de régime. Le CCRP devrait en être conscient. On attend des solutions politiques. Déjà, il semble que sur l'article 37, le consensus va être difficile à obtenir. Quoique le sujet n'était pas encore arrivé en débat. C'est l'avis de Dabo de l'UNDD qui a rencontré la presse en début juillet.
Or c'est sur ce sujet justement que le CCRP est attendu. Mais alors quel consensus pour accompagner la sortie de scène de Blaise ? Les commissaires seraient d'avis à accorder une immunité à Blaise et à son " derrière ", pour reprendre le terme de Barro Djanguinaba. Sauf que certains crimes sont imprescriptibles. N'aurait-on pas gagné à instruire la justice à faire correctement son travail ?
NAB



23/07/2011
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